OEA présente une feuille de route pour la paix en Haïti

Albert R. Ramdin, OAS Secretary General
Albert R. Ramdin, Secrétaire général adjoint de l'OEA, 24 avril 2015, Washington, DC, Juan Manuel Herrera/OEA

Washington, D.C. — Le Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Albert R. Ramdin, a dévoilé une feuille de route stratégique pour résoudre la crise sécuritaire et institutionnelle en Haïti. S’étalant de 2025 à 2028, le plan vise à restaurer la paix et renforcer la souveraineté du pays avec un budget estimé à 2,6 milliards de dollars américains.

Une stratégie en cinq piliers pour stabiliser Haïti

Le plan repose sur cinq piliers clés :

  • Sécurité et ordre public : Mesures immédiates pour réduire le contrôle des gangs, qui dominent 90 % de Port-au-Prince.
  • Gouvernance politique : Renforcement des institutions démocratiques et soutien aux autorités transitoires.
  • Processus électoral : Organisation d’élections crédibles et inclusives pour éviter un vide politique après le 7 février 2026.
  • Aide humanitaire : Réponse aux besoins urgents en alimentation, santé et logement.
  • Développement durable : Projets d’infrastructure, réforme de l’éducation et création d’emplois pour relancer l’économie.

Coordination internationale et financement

La feuille de route sera mise en œuvre par le Mécanisme du groupe de coordination (MGC), impliquant l’OEA, la CARICOM, l’ONU et la Banque interaméricaine de développement (BID). Une conférence internationale de bailleurs de fonds est prévue pour mobiliser les 2,6 milliards de dollars nécessaires.

“Ce fardeau ne peut reposer sur un ou deux pays seulement,” a souligné Ramdin, appelant tous les États membres de l’OEA à contribuer financièrement et logistiquement.

Répondre à la crise sécuritaire en Haïti

Avec les gangs occupant presque entièrement Port-au-Prince, la sécurité est la pierre angulaire du plan. Le programme prévoit le renforcement de la police nationale haïtienne, la coordination avec les forces régionales et la création de zones sûres pour protéger les civils.

“Sans sécurité, il ne peut y avoir d’élections, de gouvernance ni de développement durable,” a rappelé Ramdin lors de la réunion du Conseil permanent de l’OEA.

Stabilité politique et transition électorale

La feuille de route vise également à éviter un vide politique après février 2026. L’OEA encourage un dialogue national incluant acteurs politiques, société civile et partenaires internationaux pour convenir des réformes constitutionnelles et d’un calendrier électoral.

Défis et perspectives

Le succès dépendra de la coordination efficace, du financement suffisant et de la coopération des acteurs politiques haïtiens. Les experts avertissent qu’un échec pourrait aggraver la crise humanitaire et accentuer les migrations.

Cependant, l’OEA souligne que cette feuille de route représente une opportunité unique pour Haïti de reconstruire ses institutions et de restaurer sa souveraineté.

Prochaines étapes

La finalisation du cadre opérationnel et la tenue de la conférence des bailleurs de fonds sont prévues dans les mois à venir. Les consultations avec les autorités haïtiennes, la CARICOM et l’ONU se poursuivent pour assurer l’alignement du plan avec les priorités locales.

Le succès de la Feuille de route 2025–2028 pour la stabilité et la paix déterminera la capacité d’Haïti à sortir de décennies de crises récurrentes et à poser les bases d’un développement durable.

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