Kyiv, Ukraine – 23 juillet 2025 — L’Ukraine est le théâtre de ses plus vastes manifestations antigouvernementales depuis l’invasion russe à grande échelle en 2022. Des milliers de citoyens sont descendus dans les rues à travers tout le pays pour protester contre une loi controversée signée par le président Volodymyr Zelensky le mardi 22 juillet.
Des milliers de citoyens d'UkraineLa nouvelle loi modifie le code pénal ukrainien et accorde davantage de pouvoir au procureur général, suscitant de vives critiques quant à la menace qu’elle représente pour l’indépendance des principales institutions de lutte contre la corruption : le Bureau National Anticorruption d’Ukraine (NABU) et le Parquet Spécialisé Anticorruption (SAPO).
Des manifestations dans les grandes villes du pays
Dès la signature de la loi, des manifestations ont éclaté, atteignant leur pic le mercredi 23 juillet. De grands rassemblements ont été signalés notamment dans :
- Kyiv (la capitale)
- Lviv
- Dnipro
- Odessa
Des rassemblements plus modestes ont eu lieu dans plusieurs autres villes du pays. Les manifestants brandissaient des pancartes où l’on pouvait lire : « Veto la loi ! », « Honte ! », ou encore « Défendez les institutions démocratiques ! ». Une image marquante montrait le message « Veto la loi » projeté sur la façade du Théâtre National Ivan Franko à Kyiv.
Vives critiques de la société civile et des alliés occidentaux
Le texte de loi, introduit par des députés du parti « Serviteur du Peuple » du président Zelensky, permet au procureur général — actuellement Ruslan Kravchenko, un proche allié du chef de l’État — de réaffecter, influencer ou clore des enquêtes en cours, ce qui a provoqué une levée de boucliers parmi :
- Les membres de la société civile ukrainienne
- Les vétérans de guerre
- Les organisations de lutte contre la corruption
- Les partenaires occidentaux de l’Ukraine
Les opposants estiment que cette loi fragilise l'État de droit, menace l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, et remet en cause l’engagement du pays envers la transparence.
« Nous avons choisi l’Europe, pas l’autocratie », disait une pancarte. Une autre proclamait : « Mon père n’est pas mort pour ça. »
Certains manifestants ont déclaré que l’adoption de la loi était un coup moral plus dur que les frappes russes.
Zelensky se défend et justifie une réforme nécessaire
De son côté, le président Zelensky a défendu la loi en expliquant qu’elle vise à « nettoyer les structures anticorruption de l’influence russe » et à accélérer les enquêtes bloquées, dont certaines représentent des milliards de dollars de corruption présumée.
« Certaines affaires sont gelées depuis des années. Nous avons besoin de résultats concrets », a-t-il déclaré dans un discours télévisé.
Cependant, ses détracteurs dénoncent une concentration excessive du pouvoir judiciaire et une remise en question de l’indépendance institutionnelle, qui sont pourtant des critères essentiels pour l’intégration européenne.
Un sursaut citoyen malgré la loi martiale
Malgré la loi martiale en vigueur à cause du conflit armé avec la Russie, les citoyens ukrainiens ont fait preuve d’une mobilisation civique remarquable, refusant que les proganticorruptionstion soient annulés sous prétexte d’urgence.
« Même en temps de guerre, on ne peut pas reculer. La corruption est aussi dangereuse que l’ennemi extérieur », a affirmé un manifestant aux médias locaux.
Ces protestations marquent un moment crucial pour la démocratie ukrainienne, entre les exigences d’une gouvernance en temps de guerre et les valeurs démocratiques attendues par la société et les partenaires internationaux.
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