La Douane haïtienne sous pression : Julcene Édouard dans la tourmente

Julcene Édouard, actuel Directeur Général de l’Administration Générale des Douanes (AGD)
Julcene Édouard, actuel Directeur Général de l’Administration Générale des Douanes (AGD)

Julcene Édouard, actuel Directeur Général de l’Administration Générale des Douanes (AGD), est au centre d’une vive polémique sur la gestion de l’institution. Issu d’un milieu modeste, il est aujourd’hui accusé par de nombreux usagers de favoriser les intérêts des élites économiques et d’un système gouvernemental jugé corrompu, au détriment des petites entreprises et de la population.

Des frais douaniers qui explosent et étouffent la population

La principale source de colère vient de l’augmentation drastique des frais douaniers. Selon plusieurs témoignages recueillis auprès d’usagers :

  • Les tarifs sur l’importation de véhicules qui oscillaient entre 50 000 et 100 000 gourdes sous l’administration de Jovenel Moïse atteignent désormais des sommets inédits.
  • Dans certains cas, les montants dépassent 1 million de gourdes, rendant l’accès aux véhicules quasiment impossible pour la majorité des citoyens.

Cette flambée des tarifs est perçue par de nombreux importateurs comme une forme de “gangstérisme légal”, mettant à genoux les petites entreprises et la classe moyenne déjà fragilisée par la crise économique.

Des accusations de collusion avec les élites économiques

Derrière ces critiques, un reproche revient régulièrement : l’AGD serait devenue un instrument au service des grands groupes financiers et de puissants réseaux d’affaires. Plusieurs voix estiment que les décisions tarifaires profiteraient davantage aux importateurs privilégiés qu’aux petits entrepreneurs locaux, créant ainsi un déséquilibre profond dans le commerce extérieur.

Un silence médiatique pointé du doigt

Autre sujet de controverse : le traitement médiatique réservé à cette affaire. De nombreux observateurs dénoncent un silence volontaire de certains grands médias haïtiens. Selon plusieurs sources, les patrons de presse, souvent proches des cercles économiques dominants, bénéficieraient d’avantages financiers et éviteraient donc de déranger l’AGD.

Cette absence de débat public alimente la méfiance de la population et renforce l’idée d’un système verrouillé où les décisions sont prises loin des intérêts du plus grand nombre.

Un climat social sous tension

Dans un contexte national marqué par :

  • la crise économique,
  • la violence des gangs qui paralysent une grande partie de l’économie,
  • et une perte de confiance généralisée envers les institutions,

les décisions de l’AGD risquent de devenir un point d’étincelle supplémentaire dans une société déjà au bord de l’explosion. Plusieurs associations d’importateurs envisagent d’organiser des mobilisations si le gouvernement ne revoit pas sa politique tarifaire.

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